La responsabilité sociale des entreprises, clé du bien-être social ?

Le développement d’un risque multiforme et multidimensionnel (géopolitique, technologique, sanitaire, environnemental, social…) questionne notre capacité collective à faire face aux chocs et à inventer des solutions pour permettre le « vivre ensemble », à une échelle locale aussi bien que globale. La crise sanitaire – aux implications économiques, sociales et sociétales – que nous affrontons montre bien que chacun de nous est concerné et sa responsabilité engagée, à titre individuel et collectif, tant il est vrai que « Nous sommes collectivement responsables de ce qui nous arrive et, surtout, de ce qui arrivera aux générations futures »).

L’utilité sociale des entreprises

La crise des subprimes, le drame du Rana Plaza, les défis environnementaux ont impliqué, depuis une quinzaine d’années, un renouvellement de la réflexion sur la responsabilité que les entreprises doivent assumer envers la société et le territoire dans lequel elles sont implantées. La nécessité qu’elles intègrent les conséquences de leurs décisions sur le bien-être de leurs parties prenantes et s’inscrivent dans une démarche de long terme est désormais communément admise. Ford le disait déjà en 1920 : « L’entreprise doit faire des profits, sinon elle mourra. Mais si l’on tente de faire fonctionner une entreprise uniquement sur le profit, alors elle mourra aussi car elle n’aura plus de raison d’être ».

L’affirmation, en 1987, dans le rapport Brundtland « Our common future » de l’importance d’œuvrer pour un développement économique permettant de « répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » a favorisé la déclinaison par les entreprises des grands axes du développement durable selon le triptyque économie – environnement – dimension sociale. Cette démarche de responsabilité sociale (RSE) émane de la coexistence de défaillances de marché (externalités, concurrence imparfaite, asymétrie d’information…) et de facteurs limitant la portée de l’intervention publique (problèmes informationnels, pressions exercées par des groupes d’intérêt, limites territoriales, gestion des biens communs globaux…).

En intégrant des considérations environnementales (émissions de gaz à effet de serre et de déchets, consommation d’eau et d’énergie, biodiversité), sociales (gestion des ressources humaines) et sociétales (respect des droits de l’homme, élimination du travail des enfants), de gouvernance (prévention de la corruption et de pratiques anticoncurrentielles, relations commerciales, sécurité des produits…), la RSE doit permettre, au-delà de gains privés, des bénéfices extrafinanciers.

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